E2V-GOURDON : SOLEIL ROSE SUR PERIGUEUX
Les Roses Périgourdines ont bien des épines et les joueuses de Gourdon en ont fait les frais hier après-midi lors du match de barrage aller, comptant pour les play-off du Championnat de France de 3e division de rugby féminin. Et pour reprendre la fameuse expression de la bataille de Fontenoy, ce match de rugby là n’avait rien d’un aimable combat en dentelles…
Dans des conditions météorologiques éprouvantes (pluie soutenue, vent et boue), le XII des Deux-Vallées a passé un véritable test sur ses capacités à jouer des matches à enjeu et a réussi, au final, à nous offrir un brin de soleil au milieu du temps détestable qui sévit sur la région. Pourtant, à l’entame du match, les joueuses de Dordogne sont cueillies à froid par les Lotoises dont la première action s’achève par une pénalité. Ce sera la première et dernière fois que les joueuses de Gourdon vont mener au score. La suite est un superbe enchaînement de contre-attaques fulgurantes de la part des Périgourdines : trois essais consécutifs (dont deux signés Marina Barre, encore époustouflante dans ses grandes chevauchées solitaires) punissent la trop perméable défense de Gourdon. 17-3 à la mi-temps.
En seconde période, Gourdon passe la vitesse supérieure et inscrit un essai qui ramène les Lotoises à 17-10. La pression est sur l’Entente des Deux-Vallées qui doit arrêter vague blanche après vague blanche. Le capitaine, Sandrine Mongis, fait parler le physique pour stopper une lotoise qui filait à l’essai et la plaque au sol à moins de cinquante centimètres de la ligne d’en-but. Suite à une pénalité, Gourdin revient à 17-13.
Avec quatre points d’écart au tableau, la partie devient alors crispante. L’entraîneur des Roses fait du « coaching » et envoie coup sur coup sur le pré quatre joueuses fraîches dans la fournaise. La rencontre se raidit et l’on sent bien que ce match peut basculer d’un côté comme de l’autre à tout instant.
Côté Gourdon (2 photos de gauche) ou côté Entente (en roses), la fatigue fait des dégâts...
Les deux équipes sont exténuées, les premières crampes apparaissent, les souffles sont courts et les jambes paraissent peser quelques kilos de plus. Pourtant, dans un sursaut collectif, l’E2V jette ses dernières forces dans la bataille. Les lignes blanches et rouges de Gourdon craquent littéralement sous les coups de boutoir des Roses : deux essais supplémentaires permettent de lâcher définitivement Gourdon. L’ultime essai ressemble à un gentil cadeau des Lotoises. Julie Capy prend un intervalle bien mal surveillé et passe en revue toute l’équipe de Gourdon sans être inquiétée. Score final : 38 à 13. Et le stade Roger-Dantou peut enfin rugir de plaisir aux cris des supporters et des joueuses de l’Entente des Deux-Vallées, à l’issue d’un match tendu mais accompli.
Côté Rose, on a joué un match sérieux, volontaire et appliqué. L’équipe a répondu sans faillir au défi physique des Lotoises, sans tomber dans le jeu des provocations aperçu ici et là. Pourtant, l’il n’a pas toujours évident cependant de développer un jeu rapide sur un terrain boueux qui n’avait plus rien à envier à une station thermale, avec des appuis glissants (sur les mêlées, les mauls et les attaques avec cadrage-débordement). On ne pourra pas reprocher grand-chose aux Filles sur les ballons glissants. Les combinaisons ont fonctionné dans le jeu en mouvement (sur l’essai de Sandrine Mongis sur le petit côté ou encore la paire Capy-Barre sur le deuxième essai de Marina). Il faudra par contre revoir les combinaisons en touches (trop approximatives) et la récupération des ballons joués au pied.
Côté Gourdon, les joueuses avaient quasiment vidé le terrain au coup de sifflet final, pendant la transformation du dernier essai des joueuses du Périgord. Venues avec un effectif trop juste, les Lotoises n’ont pu maintenir le rythme du défi physique qu’elles avaient initié. Pourtant, le XII lotois à montrer qu’il savait en imposer. On a également noté le très bon jeu au pied de leur n° 10.
Avec 25 points d’avance avant le match retour, l’Entente peut savourer sa belle victoire de cet après-midi et surtout récupérer de la débauche d’énergie. Les portes d’un huitième de final viennent de s’entre-ouvrir pour les Roses de Dordogne. En attentant le 13 avril prochain et la deuxième manche à Gourdon, elles sont à soixante minutes d’une très belle performance…