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Bienvenue à l'Hôtel des Barris !
16 décembre 2007

ON A VISITE... L'ABBAYE DE CADOUIN

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Nous vous proposons de découvrir Périgueux et ses alentours, avec nos appréciations et nos suggestions, tout cela au départ de notre petit hôtel. Alors n'hésitez pas à faire défiler le texte vers le bas, pour y trouvez toutes nos visites. Bonne lecture et bonne visite !

NOS PRECEDENTES VISITES : GROTTE DE  BARA-BAHAU / GROTTE DES COMBARELLES / ABBAYE DE TOURTOIRAC / CHATEAU DE HAUTEFORT / MUSEE DE LA PREHISTOIRE DES EYZIES DE TAYAC / CHATEAU DE BOURDEILLES / LES MARCHES DE PERIGUEUX / ABBAYE DE CHANCELADE / PRIEURE DE MERLANDE / COMMANDERIE DES ANDRIVAUX / BRANTOME / LES BERGES DE L'ISLE / MUSEE GALLO-ROMAIN VESUNNA.

Sous un magnifique soleil de décembre, nous nous sommes rendus à l'abbaye de Cadouin, dans le sud du département. La route, superbe, serpente dans un premier temps parmi les hauteurs au-dessus de Périgueux, puis à travers la campagne périgourdine, jusqu'au Bugue. De là, on roule encore en direction du Buisson-de-Cadouin, puis encore sept kilomètres, et nous voici arrivé à Cadouin même. Temps de route : 50 minutes en prenant notre temps...

L'église abbatiale de Cadouin est immédiatement repérable, au centre du village. On reste d'ailleurs impressionné par les volumes de l'édifice. L'entrée du cloître se trouve vingt mètres plus loin. Une fois passé l'accueil, on entre dans le cloître, ou plutôt dans ce qui ressemble à de la dentelle de pierres.

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L'histoire de l'abbaye de Cadouin s'écrit sur des centaines d'années. La lire, c'est aussi tenter de s'imaginer la puissance de cette abbaye dont les moines et nones ont essaimé dans tout le grand Sud-Ouest de la France, fondant ici et là des prieurés, d'autres abbayes, des chapelles, etc...

C'est l'ermite Géraud de Sales qui fonde l'abbaye. Nous sommes en 1115. Quatre ans plus tard, Cadouin rejoint l'ordre de Cîteaux de Bernard de Clairvaux, ordre religieux qui va progressivement supplanter l'ordre de Cluny en importance. L'abbaye prospère mais sa notoriété prend une tout autre dimension entre 1201 et 1215 lorsqu'il est déposé en ses murs le Saint Suaire du Christ, fameux drap où était conservé le visage du Christ. Simon IV de Montfort le cite précisément dans un acte de 1214. L'histoire, sans être absolument certifiée, raconte que c'est un chanoine périgourdin qui aura ramené le suaire de son périple en Terre Sainte. Cette relique va dès lors provoquer de grands pélerinages, en plus d'être déjà sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Saint_Suaire_de_Turin L'énigmatique visage du suaire

Le suaire devient la richesse spirituelle et temporelle de l'abbaye.  Les dons, libéralités et richesses affluent, l'abbaye connaît une intense propérité. L'abbé de Cadouin participe même à la fondation en 1259, avec Alphonse de Poitiers, de la bastide de Castillonès (en Lot-et-Garonne).

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On vient de loin pour se recueillir devant le saint suaire. Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, ou encore Louis IX, roi de France, viennent tour à tour adorer la précieuse relique. Pendant les troubles de la Guerre de Cent Ans, qui n'épargnent pas le Périgord, l'abbé Bertrand de Moulins la fait transporter à Toulouse où l'étoffe est mise en sûreté. En dépit des vicissitudes militaires, le suaire continue d'être vénéré. Il est emmené à Paris (1399) sur ordre du roi Charles VI, qui s'enfonce petit à petit dans sa folie, pour adorer la pièce de lin.

Oui mais voilà. La Guerre de Cent Ans s'achève enfin et les moines de Cadouin estiment que le suaire peut désormais revenir "chez lui". Les moines de Toulouse ne l'entendent pas de cette oreille, ayant saisi tout l'intérêt prestigieux (et surtout financier) qu'il rapporte. Ils refusent donc son retour en Périgord. Il faut une sorte d'opération commando pour le récupérer ! Sous couvert d'être des étudiants désirant l'étudier, de jeunes moines de l'abbaye de Cadouin subtilisent le suaire grâce à de fausses clés, et le ramènent "dare-dare". Cependant, craignant à leur tour une réaction toulousaine, le suaire est déposé quelques temps dans l'abbaye d'Aubazine en Limousin...

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Mais l'histoire ne s'arrête (décidément...) pas là. A leur tour, les moines d'Aubazine refusent de rendre le suaire. Plus question d'opération de récupération comme à Toulouse. Cette fois, l'abbé de Cadouin porte l'affaire devant le roi de France. En 1482, le roi Louis XI tranche en faveur des moines de Cadouin. L'abbé d'Aubazine doit remettre le suaire aux moines de Cadouin, avec en prime une "amende" de 4 000 livres tournois pour l'abbaye périgourdine...

De retour à Cadouin, le pélerinage reprend. Les guerres de religion vont porter un premier coup à la riche histoire de l'abbaye. L'insécurité des lieux interrompt les pélerinages. De plus, les Protestants, nombreux dans la région, mettent en doute l'authenticité du linceul. Les abbés catholique s'empressent de déclarer le contraire. Puis survient la Révolution Française. De 1789 à 1797, le suaire doit être de nouveau caché. Les pélerinages reprennent de plus belle à partir de 1866. Mais en 1901, de nouveaux doutes sont émis quant à son authenticité. En 1934, au terme d'examens et de travaux d'études, les spécialistes révèlent que le suaire est un faux dans le sens où il n'est pas une relique datant de la vie du Christ. Un examen attentif révèle des caractères coufiques, autrement dit... arabes ! L'inscription fait ensuite allusion à Musta Ali, calife en Égypte de 487 à 495 de l’Hégire (1095-1101 de l'ère chrétienne), et à son ministre El Afdal, Abu-l-Qâsim Schahanschal, qui exerçait ses fonctions de 487 à 515 (1094 à 1121). Ces éléments permettent de situer le tissage du linge entre le début du règne de Musta Ali et la prise de Jérusalem par les Croisés en 1098. Ces inscriptions de l'époque fatimide en font un exemple unique de tissu de cette époque.

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C'est le coup de grâce pour l'abbaye de Cadouin. Cette annonce entraîne l'arrêt immédiat des pélerinages (sur ordre de l'évêque de Périgueux) et donc de l'abbaye. Que reste-t-il aujourd'hui de cette tumultueuse histoire ? Un cloître magnifique, véritable "dentelle" (décidément...) de pierre, une église aux volumes impressionnant et le linceul toujours visible, entreposé dans sa chasse. Mais à voir absolument...

suaire1 La chasse abritant le linceul

ON A AIME :

- La magnificience des sculptures dans le cloître, le détail des personnages, des attitudes et des habits, la délicatesse des motifs floraux.

- Le calme des lieux (renforcé par l'isolement de décembre, sans la fréquentation touristique)

- Le village avec sa place, sa halle en pierre et l'ancienne porte qui défendait l'accès au village.

ON A MOINS AIME :

- Le mauvais éclairage à l'intérieur de l'église (malgré le fait qu'il fasse un magnifique soleil), qui ne met pas en valeur la taille de l'édifice. Dommage...

INFOS PRATIQUES :

- Entrée du cloître : 5,50 €/adulte et 3,50 €/enfants

DISTANCE HOTEL DES BARRIS/ABBAYE DE CADOUIN : 58 km

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